Histoire
Après Plexus et Questcequetudeviens ? Aurélien Bory revient au Grand T avec un nouveau portrait féminin. Héritière du kuchipudi traditionnel indien, danseuse aussi impeccable qu’habitée, Shantala Shivalingappa est l’inspiratrice, l’interprète et le sujet de cette ode à la cendre et au papier.
Il y a dix ans, le metteur en scène créait un solo pour la flamenca Stéphanie Fuster. En 2012, il réitère avec Kaori Ito. Prenant pour point de départ la figure féminine qu’il invite au plateau, Aurélien Bory crée un troisième portrait de danseuse, fusion entre la mystique hindoue et la physique quantique. Il y a ce titre : aSH — cendre en anglais — formé des lettres initiales et finales d’un nom : Shantala Shivalingappa. Une mélodie où apparaît Shiva, dieu de la danse, de la création et de la destruction, seigneur des crémations. Et sous ce nom, une femme douée d’une grâce divine. Face à une immense toile vivante, avec la musique carnatique qui scande en direct ses pas, elle danse : frappes de pieds, volutes de bras et doigts en savants mudras. D’où qu’elle vienne, l’onde sonore se propage en gestes et en spirales, dessinées par le corps devenu pinceau sur un sol de cendres, avant de s’effacer.