Histoire
Tchernobyl, 1986 : peut-on oublier la plus grave catastrophe nucléaire mondiale ? Oublier ce qui est invisible mais détectable ? Oublier que ça irradie encore ? En Biélorussie et en Ukraine, la compagnie belge Point Zéro a arpenté les sols contaminés, rencontré « les gens de l’après ». Acteurs et marionnettes à taille humaine poétisent les images documentaires de cette pièce de la mémoire.
Des êtres de chair et de papier mâché, certains minuscules, d’autres immenses. Des visages de cendre, des corps défaits. Derrière eux, les images filmées d’une nature luxuriante et d’animaux sauvages. Là-bas, on cultive « bio », on naît, on fête. Or le Césium 137 est partout, dans les terres, les airs, les corps. L’explosion de la centrale de Tchernobyl, c’était hier et c’est pourtant loin. En 2017, le metteur en scène Jean-Michel d’Hoop part filmer les gens de la zone, les témoins et héritiers de la catastrophe. À partir des interviews et articles qui ont inspiré à Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature, un essai intitulé La Supplication, il signe une oeuvre visuelle, théâtrale et documentaire désignée meilleur spectacle par le prix de la critique en Belgique en 2018.