Résumé
Ce sont des vieux qui parlent du bout des yeux. Dans leur Ehpad blanc et froid, l’horloge, les soupirs, les petites joies et les tragédies égrènent le temps. Trois jeunes artistes prêtent avec talent leurs corps aux voix des anciennes et des anciens, des voix qui trébuchent quand les têtes vacillent. Magrit Coulon signe une première pièce magistrale, un immense coup de cœur.
Les pieds qui frottent le sol, les mains qui déplissent la jupe, lentement. Dans la salle commune d’une maison de retraite, deux femmes et un homme attendent un médecin, le repas, une visite qui, toujours, tardent trop. Le temps passe, ils deviennent les rois et reines d’un château en ruine tandis que les plantes vertes se transforment en forêt de sapins. La jeune metteuse en scène Magrit Coulon confie à trois interprètes les gestes et les voix de quelques vieilles personnes observées dans un home bruxellois. Théâtre documentaire, tragique et burlesque, chorégraphie de la lenteur et du silence, cette pièce est une véritable performance.