Spectacle passé

9 - 11 mars 2022

Le Grand T

1h40
1 € à 25 €
Création
Date d"ouverture des ventes : 06.07.22
20h30

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Histoire

Lazare a le don de créer des fantasmagories généreuses et réjouissantes. L’épatant poète réinvente le mythe de Psyché, jeune fille qui éclaire le mystère de l’amour avec une lampe et cherche la vérité sur les choses. Avec des acteurs-chanteurs-musiciens, à travers des rimes éparpillées, la langue claque et, dans le chaos, scintillent les résistances.

Psyché, jeune fille lumineuse, figure moderne de la conscience, s’oppose à Vénus, mère de son amoureux Cupidon, puissance antique de l’inconscient. Entre les deux, Cupidon, tiraillé, kidnappe sa dulcinée et l’entraîne dans les nuages de l’Olympe mais Psyché, en tentant de trouver sa propre voix, menace l’ordre du vieux monde. Fidèle invité au Grand T, Lazare propage son art avec ses complices. Comme « une bande d’enfants habillés en clown prépareraient le cambriolage d’une banque », ils sèment le bizarre qui poétise notre rapport au monde.

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Dans la presse

« Vive cette jeunesse endiablée, vive cette poésie syncrétique et vive ce déluge de sons, d’acrobaties, de chansons et de danse. Cœur instamment dénudé s’impose comme le remède idéal à la sinistrose ambiante ; un feu d’artifice dont les explosions resteront longtemps gravées dans la mémoire. » Igor Hansen-Love – sceneweb.fr

« Sur scène, on est impressionné par le foisonnement à l’œuvre. Des effets artisanaux, aux ressorts multiples : ici, un incendie magnifique allumé sous nos yeux ; là, un accident de voiture que quelques poses transforment en hallucination cartoonesque. » Samuel Gleyze-Esteban – loeildolivier.fr

Distribution

Avec  : Anne Baudoux, Ava Baya, Laurie Bellanca, Louis Jeffroy, Lazare, Ella Benoit, Paul Fougère, Loïc Le Roux, Veronika Soboljevski
Collaboration artistique : Anne Baudoux

Assistanat général et conseil chorégraphique : Marion Faure
Création musicale : Laurie Bellanca, Veronika Soboljevski
Création sonore : Jonathan Reig
Création lumière : Kelig Le Bars

Scénographie : Olivier Brichet
Création costumes : Virginie Gervaise
Régie générale : Bruno Bléger
Régie plateau : Yoan Weintraub

Production : Théâtre National de Strasbourg, VITA NOVA
Coproduction : MC93 Maison de la culture de Seine-Saint-Denis Bobigny, Maison de la Culture d’Amiens, Théâtre National de Bretagne, Théâtre des 13 vents centre dramatique national, Le Grand T théâtre de Loire Atlantique, Comédie de Caen - CDN de Normandie
 

Soutien : La Chartreuse centre des écritures de spectacles, La Fonderie Le Mans, SACD Fonds musique en scène VITA NOVA est conventionnée par le DRAC-Île de-France – Ministère de la Culture
Avec la participation du Jeune Théâtre National

À voir, à lire

au programme

Entretien avec Lazare

Pourquoi avoir choisi de réinventer le mythe de Psyché dans Cœur instamment dénudé ?

Le mythe met en jeu tout notre rapport au conscient et à l'inconscient. Et tout ce qui est de l’ordre de notre capacité à comprendre le monde et à affronter nos peurs. Dans le mythe de Psyché, il y a aussi cette rencontre avec Cupidon et ce rapport à l'invisibilité. Il y a la question de l'amour mais aussi de ne pas savoir quel est l'usage de l'amour. Il y a beaucoup de complexité dans ce livre.  

Et puis c'est aussi une héroïne femme qui va apporter, dans la suite du conte, la lumière. C’est une personne qui grandit et qui évolue, qui a un chemin initiatique, et qui doit - un peu comme Hercule - traverser des épreuves, faire ses preuves. Il y avait quelque chose de cet ordre là qui me plaisait : cette jeune fille qui devient une femme et va essayer de regarder, avec sa lampe, l'invisible. Et Vénus - qui est une espèce de reine méchante dans le conte - qui a peur de disparaître puisque c’est Psyché qui va prendre le pouvoir et sera étudiée plus tard par Lacan et par Freud. Voilà pourquoi j’ai voulu aller vers le mythe de Psyché. Aller vers un mythe, je trouvais ça rigolo, pour pouvoir le casser et voir un peu ce qu’il y avait dedans.

C'est la première fois que je travaille sur un conte, d'habitude je n'aime pas prendre des archétypes qui sont déjà disponibles. J'aime assez les choses qui sont folles et délirantes, qu'on arrive pas à définir autrement que par le théâtre. C’est-à-dire qui ne sont ni de la philosophie directement, ni de l'explication de texte ou de roman, mais qui ont besoin de la présence et de l’aura des acteurs pour pouvoir se jouer. En général, je ne vais pas dans des choses trop explicatives mais là, avec le confinement, ça m’enthousiasmait d'aller vers quelque chose qui était reconnu, pour avoir rendez-vous avec les spectateurs. Autour de ces trois figures - Cupidon, Vénus et Psyché - vont se jouer tous les conflits et toutes les luttes.

Cœur instamment dénudé est décrit comme « un feu d’artifice » (sceneweb.fr) : vous l’envisagez comme ça aussi ?

Non pas vraiment, je l'ai pensé comme quelque chose qui se rapprochait d’un conte de fées où il était possible de dire qu'on s'aime, qu’on se trompe, qu’on se perd… J’ai voulu qu’il y ait beaucoup de joie dans ce spectacle, pas pour faire l’amuseur public, mais parce que je pense qu'on est dans un moment où on a besoin de redonner de la force à l'amour et aux gens pour s’aimer, pour tenir, dans un moment qui est compliqué. De plus, la joie n'empêche pas un rapport critique du monde. C'est-à-dire qu'il y a tout un questionnement - un peu comme dans Je m'appelle Ismaël [accueilli au Grand T en novembre 2019] - sur la façon dont on kidnappe notre psyché, notre attention, par de la publicité, par une robotisation de la société… Et je pense que la mort et l'amour sont de grands sujets de la vie et de la poésie. Pendant le confinement, écrire sur l'amour qui est , pour moi, une des choses les plus importantes au monde - avec la révolte - m’était nécessaire.

Dans vos pièces, il y a toujours un mélange de théâtre, musique et chants : qu’est-ce que cet éclectisme permet de créer ?

J'entends toujours des gens chanter des chansons : la rue est pleine de bruits et de chants, le mot est plein de musicalité. Pour moi, dans le théâtre et dans la voix, il y a quelque chose qu'on aimerait toucher, il y a quelque chose de l’ordre de l’offrande. Ça me ramène à quelque chose qui se fait beaucoup dans le théâtre allemand, chez Brecht ou chez Büchner : à l'intérieur de leurs pièces, il y avait toujours la chanson populaire qui arrivait pour éclairer la pénombre et donner un côté plus joyeux. C'est vrai que j'ai pensé Cœur instamment dénudé comme une comédie musicale. Par moment, ça me faisait rire de m'amuser à chanter.

Ce qui est aussi très drôle, comme je n'ai que huit acteurs-musiciens, c'est que les musiciens chantent et jouent également. Je trouvais ça assez drôle que, d'un seul coup, le batteur (qui donne le rythme) puisse s’inviter au plateau pour jouer Zéphyr. Je ne trouve pas ça incohérent qu’il rythme la scène et déplace les éléments. La musique et le chant déplacent le rapport de jeu des acteurs. C’est tellement beau, une voix, que c'est difficile de s'en passer.

Spectacle lié :

Cœur instamment dénudé