Histoire
Comme Antigone dans la mythologie grecque, Akila réclame une sépulture pour son frère réprouvé par la cité. Marine Bachelot Nguyen rend au geste d’Antigone toute sa puissance transgressive en faisant de son héroïne la sœur d’un homme coupable, dans le Paris d’aujourd’hui, d’un attentat-suicide. De la justice républicaine à la place des minorités dans la société française postcoloniale, le drame, mené tambour battant, aborde des sujets brûlants.
De nos jours, dans un lycée, après un énième attentat: lors d’une minute de silence, Akila recouvre ses cheveux d’un foulard blanc. Ce geste interdit par la loi de 2004, en l’occurrence signe de deuil et de résistance qu’elle refuse d’expliquer, tend ses relations avec tout le monde: les élèves, les professeurs, ses parents. Personne ne la comprend. Le proviseur, qui la soupçonne de radicalisation, lui refuse l’accès à la classe. Sœur d’un frère mort innocent sous le feu de la police et d’un autre mort coupable, Akila fait front et tient tête. Après La Place du chien (dans la saison du Grand T en 2019), l’autrice et metteure en scène rennaise Marine Bachelot Nguyen aborde de nouveau un sujet sociétal à travers une fiction politique. Décor sobre, musique lyrique et hip-hop en direct au plateau étoffent les corps et les récits rarement dits des périphéries.
L’accueil de ce spectacle bénéficie du soutien à la diffusion « Avis de Tournées » porté par l’ODIA Normandie, la Région Pays de la Loire et Spectacle vivant en Bretagne.
En coréalisation avec le TU-Nantes, scène jeune création et émergence.