Histoire
Économiste de renom, auteur d’un essai sur le futur 77 de l’Afrique qui fait date, cofondateur des Ateliers de la pensée à Dakar, co-auteur en 2018 d’un rapport sur la restitution du patrimoine africain au retentissement mondial, le Sénégalais Felwine Sarr est aussi poète, romancier, écrivain de théâtre et musicien. C’est à la figure lumineuse de l’artiste, parfois occultée par celle de l’intellectuel, que ce portrait est consacré.
Chez Felwine Sarr, la quête spirituelle du poète précède l’engagement de l’intellectuel dans la vie publique. Il entre en littérature en 2009 avec un texte hybride, tout à la fois poème, essai introspectif et roman autobiographique: Dahij retrace un chemin, une tension, « une guerre intérieure pour sortir de moi-même » qui se poursuivent en 2012 avec les Méditations africaines. En 2016, Afrotopia signe l’apparition d’un intellectuel-monde qui, avec optimisme, enjoint l’Afrique d’être à la hauteur de ses potentialités. Parallèlement, Sarr étoffe son œuvre poétique, reprend la composition musicale, explore les possibles du roman et du plateau. Résident à l’Institut d’Études avancées de Nantes en 2017–18, il revient dans notre ville pour le portrait que lui consacrent Le Grand T et le lieu unique. L’occasion de découvrir son théâtre (Traces), d’entendre sa poésie dite par les comédiens nantais Marie-Laure Crochant et Jérémy Colas, de l’écouter parler d’utopie avec la romancière Léonora Miano (Rouge impératrice) et de le voir interpréter ses chansons à la guitare avec son groupe. Où l’on découvrira que quoi qu’il touche, Sarr « plonge sa plume au plus profond de soi ».
En coréalisation avec la MC 93 maison de la culture de Seine-Saint-Denis à Bobigny où ce portrait de Felwine Sarr sera repris le dimanche 4 juillet 2021.
Les oeuvres de Felwine Sarr sont publiées chez Gallimard - collection l'Arpenteur, Éditions Mémoire d'Encrier et Éditions Philippe Rey.
18h30 | We call it love
Théâtre – Lecture | 1h
Mise en espace Marie-Laure Crochant | Avec Basile Yawanké et Claudine Bonhommeau
Musique Stéphane Fromentin | Voix Felwine et Gnilane Sarr
Écrit à Kigali à partir d’une parole confiée par Carole Karemera, We call it love (Sur la Barrière en version française) de Felwine Sarr met en scène deux êtres humains fracassés par le génocide rwandais que l’amour va tenter de réparer. Une mère et le jeune assassin de son fils. Au plateau, une femme, un jeune homme et beaucoup de voix, tous réunis dans un même récit. Des vivants, des morts, et un paysage sonore qui convoque le visible et l’invisible pour faire entendre la force brute et poétique de ce texte qui a la puissance des tragédies antiques.
20h30 | Grand entretien avec Felwine Sarr
Entretien animée par Catherine Blondeau | 1h30
Le choix délibéré est ici de mettre en sourdine la figure de l’intellectuel pour faire apparaitre celle de l’artiste. Nous suivrons Felwine Sarr sur ses chemins intérieurs en quête de poésie, de musique, et de spiritualité. Nous arpenterons avec lui des espaces utopiques où la parole est fière et les peuples sont dignes. Nous laisserons une place au silence et entendrons s’élever une voix singulière. Cette conversation publique est le premier volet d’une rencontre en diptyque dont le deuxième épisode aura lieu le dimanche 4 juillet à la MC 93 – Bobigny.
En écho à ce grand entretien, Marie-Laure Crochant et Jérémy Colas donnent à entendre des textes choisis de Felwine Sarr.
22h30 | Felwine et le Daaray Samadhi
Concert | 1h
Avec Felwine Sarr (chant et guitare rythmique), Fehe Sarr (guitare et chœurs), Mabousso Thiam (guitare solo), François Keita (basse), Gnilane Sarr (chœurs), Abou Moucketou (batterie)
Le parcours d’auteur-compositeur-interprète de Felwine Sarr s’inscrit dans une histoire : avec le groupe Dolé, il a donné plus de 500 concerts et publié trois albums en quinze ans. Aujourd’hui, il revient avec le Daaray Samadhi, une formation musicale regroupant des compagnons avec lesquels il a l’esprit, l’amitié et la parenté en partage. Le répertoire est chanté en sérère, wolof, français et anglais. S’y côtoient et fusionnent l’Afro-folk, le jazz, la chanson et le reggae. Les sels marins s’y mêlent aux rosées des mille collines comme la poésie à la spiritualité.