Les artistes associés
Patrick Boucheron est historien du Moyen Âge et professeur au Collège de France. Depuis sa thèse, il a consacré la plupart de ses travaux à l’histoire urbaine de l’Italie médiévale et à la sociologie historique de la création artistique à la Renaissance. Hors des laboratoires de recherche et des salles de cours, il multiplie les occasions de faire de l’histoire « autrement » dans les théâtres, les festivals, sur le web et à la radio. Il prône une histoire inquiète, à la fois adressée et engagée, qui expose avec franchise et gaieté ses propres incertitudes, une histoire qui ne vaut que « si elle consent à dire quelque chose de nos vies » (L’Entretemps, Conversations sur l’histoire, 2012). En 2017, il dirige la publication d’une Histoire Mondiale de la France qui élargit la perspective nationale. Au Grand T, il a joué le rôle de commissaire scientifique pour les trois éditions du festival Nous Autres (2015, 2017 et 2019). Il est présent en 2020 avec Boule à neige, performance créée avec Mohamed El Khatib qu’il a rencontré pendant Nous Autres.
Ouverture, partage et sensibilisation sont les piliers de la démarche artistique d’Olivier Letellier. Son théâtre est inspiré de l’art du conte, qu’il croise au plateau avec d’autres disciplines, danse, photo, création sonore, vidéo, cirque et théâtre d’objets. Passionné par l’écriture contemporaine, il travaille avec des auteurs vivants et place la recherche collective au centre du processus de création. Au Grand T, il a présenté La Scaphandrière (2012), Oh Boy ! (Molière 2010 du spectacle jeune public), La nuit où le jour s’est levé (2018) et a orchestré en 2017 – 2018 sur le Pays d’Ancenis le projet Mille et un Visages, qui s’est déployé dans tous les théâtres, collèges et bibliothèques du territoire. En 2019, Le Grand T a eu la primeur d’accueillir Un furieux désir de bonheur, qui est présentée cette saison dans le département.
Au sein de De chair et d’os, Caroline Melon développe une forme d’activité artistique inspirée par le contexte où elle s’immerge. Lorsqu’elle est invitée à poser son regard ici ou là, elle prend son temps, écoute les gens, laisse venir les idées. À partir de cette première observation patiente, elle écrit un scénario et imagine des dispositifs qui incluent souvent les habitants, qu’ils soient artiste, boulanger, strip-teaseuse ou fleuriste. Ses projets prennent des formes inattendues, promenade guidée ou reprogrammation d’un lieu désaffecté, nuit au musée ou fête insolite. Son travail sera présent deux fois dans cette saison: à l’occasion de Suite pour transports en commun, projet qui devait surgir à la rentrée dans des arrêts de tram nantais puis à l’occasion des Jardiniers.
Scénographe et créateur lumière pour la danse le théâtre et la musique, Yohann Olivier s’est aussi fait une spécialité de rendre plus hospitaliers les lieux publics. Au plateau comme au dehors, il observe, réfléchit, s’interroge sur le sens et l’usage, recueille les impressions de ceux qui vivront ici, propose, prend le temps. Puis il dessine et construit, en douceur. Cassant le moins possible, ayant recours aux matériaux déjà là. Scénographe de nos Utopies avant travaux dans le hall du théâtre, mais aussi du festival Tous Terriens en 2016 et de Nous Autres en 2019, il a conçu en 2017 les deux pavillons de notre billetterie éco-construite. Rendons-nous à l’évidence : cela fait déjà plusieurs années que Yohann Olivier est scénographe associé au Grand T ! Il était temps de le faire savoir.
Artiste d’actions, bonimenteur, jongleur, Sébastien Barrier pratique à l’occasion la musique, le fouet et le smartphone. Il vient au théâtre par la mise en scène de la vie quotidienne qu’il pratique avec son personnage Ronan Tablantec. Il poursuit au sein du GdRA sa recherche d’une anthropologie artistique et bricolée, avant de s’emparer du plateau en son nom propre. Il a déjà présenté au Grand T Savoir enfin qui nous buvons (2014), Chunky Charcoal (2016) où l’on a vu apparaître son chat Wee-Wee, et Gus (2017). Il est aussi l’inénarrable réanimateur de Tous Terriens (2016) et de toutes les éditions du festival Nous Autres (2015, 2017 2019). Le Grand T accueille cette saison sa nouvelle création, Ceux qui vont mieux.
Anaïs Allais est nantaise. Mais aussi algérienne (par sa mère), pourquoi pas libanaise (à force d’immersion dans les textes de Wajdi Mouawad), et peut-être même un peu belge (pour avoir étudié le théâtre à Bruxelles). Riche de ces trajectoires multiples qui la portent et l’inspirent, archéologue de sa généalogie familiale, autrice, comédienne et metteuse en scène, Anaïs Allais pratique une écriture sensible qui puise dans un patient travail documentaire de quoi tisser des liens entre fiction, autofiction et histoire. Elle a présenté au Grand T Lubna Cadiot (x7) (2012), Le Silence des chauves-souris (2015) et Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été (2018) repris à La Colline à l’automne 2018, en Loire-Atlantique en 2019 et qui ouvrira, agrémenté d’happenings, la saison 2020 –2021.